15.4.09

La Chambre adopte le projet de loi avec l’appui de l’Italie des Valeurs et l’abstention du Parti démocrate.

Pour les membres de la Lega, la date du 24 mars 2009 est à encadrer : avec 319 votes pour (Lega, Popolo della Libertà, Movimento per l’Autonomia et Italia dei valori), 35 contre (Unione dei Democratici Cristiani e Democratici di Centro) et 195 abstentions (Partito democratico), la Chambre des Députés a adopté le projet de loi sur le fédéralisme fiscal, qui passera désormais devant le Sénat pour ce qui devrait constituer la troisième et dernière lecture du texte.
Roberto Maroni, Ministre de l’Intérieur, a déclaré : « C’est une des plus belles journées de ma vie politique et je suis très ému. […] Ma première rencontre avec Bossi remonte à trente ans. Il a fallu un certain temps pour traduire l’intuition de Bossi en loi, mais nous y sommes parvenus».
Comme on le remarque à travers les chiffres, la mesure a perçu des votes quelque peu différents de la répartition habituelle du Montecitorio : l’Italie des Valeurs d’Antonio Di Pietro s’est rangée du côté de la majorité, alors que les députés du Parti démocrate se sont abstenus (tous sauf deux : le prodiano Pierluigi Mantini et l’ancien directeur de l’Unità, Furio Colombo). Le secrétaire du parti Dario Franceschini a fait remarquer : « Le texte a été amélioré, deux routes s’offraient alors à nous : soit voter contre et nous retrouver avec une réforme répondant aux vieilles logiques de la Lega, soit travailler et essayer d’arranger le texte, ce qui s’est finalement produit ». Les démocrates soutiennent en effet avoir apporté des résultats importants, comme par exemple avoir réussi à donner plus de pouvoirs à la Commission bicamérale qui devra évaluer les décrets d’application de la mesure.
Selon le président de la Chambre, Gianfranco Fini : « Il est positif qu’une réforme structurelle comme celle du fédéralisme fiscal soit adoptée après un vaste et profond débat auquel ont participé forces politiques, autonomies territoriales et collectivités locales. » Et si Silvio Berlusconi a défini la réforme comme « un nouveau pas vers la modernisation de l’Etat », c’est la Lega qui a évidemment montré le plus d’enthousiasme à la suite du vote. Umberto Bossi s’est déclaré on ne peut plus satisfait, notamment en ce qui concernait l’attitude de l’opposition « Ils ont tous changé d’avis, leurs doutes initiaux ont disparu, sauf Casini qui cherche à récupérer les votes de ceux qui restent contre le fédéralisme ».
L’Udc de Pier Ferdinando Casini est en effet restée sur sa position et a voté contre la mesure, accusant les autres mouvements de l’opposition de n’être que des subalternes de la Lega, alors que « L’Udc, elle, ne tient pas à voir ses propres principes piétinés. »
Désormais, le texte doit faire l’objet d’un dernier passage au Sénat, qui devrait donner le feu vert final d’ici peu.
Néanmoins, le parcours sera encore long. Après le feu vert définitif, il faudra attendre deux ans pour les décrets d’application, et cinq de plus pour l’entrée en vigueur effective (temps prévu pour la définition des taux d’imposition, des coûts standard…), ainsi le fédéralisme fiscal n’arriverait réellement qu’en 2016.

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